Les "hommes-selles" du Népal remplacés par les "hommes-poubelles" du nord?...

Les "hommes-selles" du Népal  remplacés par les "hommes-poubelles" du nord?...
Rivière-Rouge doit continuer de refuser d'être traité par la majorité de ses voisins en parent pauvre tout juste bon à accueillir leurs "déchets ultimes". Il n'existe aucune raison valable pour qu'on prive désormais la région des fruits de la récupération comme on cherche présentement à le faire sous différents prétextes dont aucun ne tient la route d’un examen même sommaire. Un exemple ? On invoque à la régie responsable du centre de tri de Rivière-Rouge, la RIRHL, les graves carences administratives de l’organisme… que l’on administre soi-même! Inutile de dire que dans ce contexte la période des questions du public à la fin des réunions donne lieu à des échanges parfois vifs. Mais de là à inviter la Sûreté du Québec à venir "watcher" les trouble-fêtes qui osent poser des questions embêtantes, il y a un pas, qui a été franchi, dirait-on, cet automne.

mercredi 20 décembre 2006

Un rapport qui tombe pile!


Depuis le temps que nous crions sur tous les toits que tout ne sent pas la rose, tant s'en faut, au pays de la récupération et de l'enfouissement, voilà que le vérificateur général du Québec dans son rapport annuel, tout frais sorti des presses le 12 décembre 2006, soulève les mêmes questions et souligne les mêmes lacunes que nous, mais de façon beaucoup plus pointue. Ce que nous intuitionnions, le vérificateur en a eu la preuve. En lisant ces pages, notre manque de moyens pour pousser plus loin nos investigations nous est nettement apparu. Non seulement est-ce bien difficile de se faire un portrait clair de la situation même muni de toutes les données à jour, mais quand en plus on s’amuse à cacher des morceaux du casse-tête, comme on a cherché à le faire en refusant tout bonnement de répondre où en nous renvoyant au lourd et lent processus de la loi d’accès à l’information sous prétexte que nous dérangeons des gens occupés à travailler au mieux-être de nos dévoués voisins, cela devient carrément chimérique.

Nul n'est prophète en son pays, dit le proverbe; d’où sans doute cette désagréable sensation que nous éprouvons de jouer les trouble-fête quand nous osons tenter de soulever un coin de la burka qui recouvre de pied en cap la vérité lors des assemblées de nos deux régies responsables de la gestion des matières résiduelles (RIDR et RIRHL). Le type de réponses - quand réponse il y a - trop souvent floues pour ne pas dire spécieuses auxquelles nous avons eu droit au fil des ans témoigne du peu de cas que l’on fait chez les responsables des régies précitées des inquiétudes citoyennes. C'est du revers de la main, en tentant de surcroît de nous discréditer au passage, qu'on nous renvoie à nos chaudrons si par malheur, insatisfaits d’une réponse on a l’heur d’insister, comme si nos préoccupations étaient presque toujours sans fondements. Des problèmes de recouvrement des déchets tels que soulevés non seulement par nous à plusieurs reprises, mais aussi par la présidente de la commission du Bape consacrée au L.E.S. de Rivière-Rouge en 2003? –Voir si une telle négligence peut se produire chez nous, voyons donc! Vous vous doutez bien que nous respectons scrupuleusement les normes minimales en la matière édictées par le ministère et on ne trouvera nulle part sur, dans ou sous nos filières trace de la moindre plainte officielle (c.a.d. écrite) de qui que ce soit à ce sujet! Quant aux plaintes verbales, on les entend, mais rien ne nous oblige dans la loi à en tenir compte et donc, dont acte. Commode réponse en forme de passe-partout, mais le problème soulevé, à savoir le recouvrement journalier des déchets, beaucoup trop mince pour être efficace, et cela saute aux yeux, reste entier. Et le ballet incessant des goélands continue de plus belle au-dessus du site d’enfouissement où ils font bombance sans avoir à enfoncer leur bec bien creux pour y trouver de quoi satisfaire leur appétit vorace, avant de repartir et de gagner les berges de nos rivières ou encore les eaux calmes de nos lacs où ils se posent en colonies compactes. Nos plans d’eau, la richesse et l’avenir de notre région, n’en peuvent plus de recevoir leurs déjections non seulement poluantes mais aussi toxiqes (cela est bien documenté).

Au risque de nous répéter, comment tout un chacun peut-il savoir que cette question de salubrité publique primaire a été soulevée plus d’une fois puisqu'aucune note n'était prise jusqu'à tout récemment durant la période de questions de la réunion mensuelle de chacune des régies? Idem pour les autres questions soulevées ici ou là touchant par exemples les eaux de lixiviation; les biogaz; le respect des normes de rejet; l’acceptabilité des déchets; la mauvaise récupération chronique; L'utilisation d’un seul et même camion pour la cueillette des déchets et des recyclables (parfois dans le même voyage, plusieurs témoins l'ont affirmé), malgré que dans le contrat, il est écrit en noir sur blanc que cela ne doit pas se faire, etc.

Il n’y a pas que les responsables de nos régies qui soient en faute. La tendance régionale au discours lénifiant sur fond de laxisme n’est que le reflet du laisser-aller constaté au niveau provincial. Il est écrit dans le rapport du vérificateur général du Québec mouture 2006 que le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) est incapable d’exercer «une surveillance efficace et efficiente des activités de récupération et d’élimination des déchets au Québec». Au ministère on sait depuis au moins quinze ans qu’il existe au Québec plus de 1500 lieux d’enfouissement illégaux. Rien n’a été fait pour remédier à la situation. Près de 50% des sites officiels ne font «l’objet d’aucune inspection». Certains sites ne reçoivent que de très rares visites des inspecteurs qui, une fois sur place, ne vérifient même pas si l’on y applique toutes les normes. Ces points et plusieurs autres ont été soulevés par Louis-Gilles Francoeur du Devoir dans un article du 13 septembre dernier intitulé : «Rapport du vérificateur : la gestion des déchets est déficiente au Québec». Quant à François Cardinal de la Presse, il y va le même jour d’un article qui a pour titre : «Le recyclage en échec, Québec est montré du doigt pour son laxisme».

À la lumière de ces simples articles, mais encore plus du rapport du vérificateur lui-même qui, dans son tome II chapitre_5 se livre à une analyse exhaustive de la situation, nous sommes plus convaincus que jamais que la fermeture du Centre de Tri de Rivière-Rouge dont la MRC des Laurentides se fait dans l’ombre la plus ardente défenderesse, est non seulement une injustice flagrante pour notre région victime des clauses d’un contrat odieux qui nous livre pieds et poings liés à leur merci, mais du point de vue de l’équité sociale tout autant que de l’économie régionale, une sanglante erreur dictée par un égoïsme sans conscience tout à fait malsain.

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