L'annonce en a été faite durant la réunion du 20 décembre. Des gardiens de sécurité étaient déjà en place au Centre de tri. Les employés n'avaient plus accès au lieu. À cinq jours de Noël, on a annoncé aux gens qu'ils avaient tous perdu leur emploi. L'urgence d'une telle fermeture sauvage? Aucune. Plutôt aucune d'évidente non plus qu'acceptable de la part d'un organisme public qui devrait avoir à coeur le bien-être de tous, y compris de la quarantaine d'employés qu'elle vient de jeter traitreusement sur le pavé. La question a été posée et répétée à quelques reprises par Pierre Morabito de la CSN et seul le silence lui a répondu. Un silence lourd, épais et dense. Un silence de plomb. De toute façon, qu'est-ce que le catastrophique président Desjardins n'a pas fait, depuis son arrivée à la tête de l'organisme, pour tuer dans l'oeuf ici et saboter en catimini là avec une détermination sans faille, toutes les pistes de solution crédibles proposées par les employés, le syndicat (qui s'est même vu refuser l'élaboration d'un plan d'affaire qu'elle était prête à payer de sa poche!!!), les comités de citoyens, la mairesse de Rivière-Rouge, et ses six courageux alliés, sans parler du rapport Chamard qui au grand dam de ceux qui avaient condamné à mort le Centre de tri, prouvait en noir sur blanc qu'on pouvait en faire un outil performant.
Les vraies raisons de cette fermeture sauvage sont cachées au creux d'un rapport honteux aux conclusions apocalyptiques que l'on avait fait pondre à la sauvette il y a deux ans par la firme comptablee chargée de la vérification des livres de la régie responsable de la récupération (la firme Charest-Marier). Il ne faut pas oublier que la RIRHL a été inventée en parallèle à la régie de l'enfouissement avec statut apparemment autonome pour que l'on puisse en disposer à sa guise tout en continuant de polluer allègrement les terres qui bordent la rivière Rouge, et ce, en toute impunité grâce à un permis du ministère octroyé dans un de ces moments de faible mollesse qui est son état naturel voulu par le législateur, ce que savent exploiter les promoteurs de projets d'agrandissement de sites pleins à craquer mais que l'on veut continuer de sursaturer de déchets (fallait voir tout ce beau monde patiner pour minimiser les impacts de leur choix délirant devant la commission du Bape sur l'agrandissement du dépotoir de Rivière-Rouge en 2003!).
Le "droit" d'enfouir leurs déchets ultimes chez nous (donc loin de leurs yeux pudiques et de leurs narines sensibles), les riches municipalités de la MRC des Laurentides qui ont orchestré de main de maître la fermeture sauvage d'hier, seraient prêtes à se faire enterrer vivantes plutôt que d'y renoncer. Ces tours de passe-passe sont un peu leur marque de commerce. Riches à craquer, elles agissent en despote chez leurs voisins moins fortunés, et parviennent, en y mettant beaucoup de pression, à faire respecter la lettre et non l'esprit d'un contrat inique signé par quelques esprits égarés de chez nous il y a une dizaine d'années.
Madame Déborah Bélanger, mairesse de Rivière-Rouge est intervenue durant la réunion d'hier pour dire qu'elle ne baissait pas les bras. Les employés ont montré ce que le mot dignité veut dire à une bande de béni-oui-oui qui, à l'exception des représentants des municipalités de Chute St-Philippe, Ferme-Neuve, Lac-des-Écorces, Lac Saguay, Lac St-Paul et la Macaza, ont levé la main en baissant la tête bien bas pour entériner la décision déjà en voie d'exécution.
Bravo aux employés pour leur dignité, leur courage. Nous allons continuer de lutter à vos côtés pour que le bon sens, la droiture, l'honnêteté continuent d'exisiter et que l'avenir nous sourie, loin des odeurs fétides dont veulent nous couvrir les villes fleuries de la MRC des Laurentides.
Notre région aussi a le droit de rêver en couleurs!
Jean-Paul Le Bourhis
P.s.: Le préfet de la MRC des Laurentides était, comme d'habitude, présent à la réunion de la RIRHL. Et comme d'habitude aussi, le préfet de la MRC d'Antoine-Labelle, pourtant le tout premier à avoir fait voter la fermeture du centre de tri par son conseil municipal, brillait par son absence. C'est vrai qu'après avoir mis ses énergies à abolir sous prétexte de fausses économies plus de quarante emplois dans sa MRC, on doit apprécier d'avoir un agenda si bien rempli qu'il nous tient loin du lieu où sera entériné la fin d'une belle aventure.
Les "hommes-selles" du Népal remplacés par les "hommes-poubelles" du nord?...
mardi 26 décembre 2006
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1 commentaire:
Bon! Ça y est! Ils l'ont fermé! Et si ce n'était pas une mauvaise chose, après tout? Cette fermeture, selon moi, nous coupe des vieux engagements avec tous ces gens de mauvaise foi et nous permet de nous réapproprier le centre de tri.
Récupérons notre centre de tri!!!
L'innovation n'est pas une tare génétique ni une opération douloureuse, dans notre région on l'oublie et c'est pourquoi on se retrouve en queue de peloton alors que des voisins prospèrent. Je propose donc que nous innovions par la création d'un Éco Centre Coopératif, lequel engloberait le centre de tri et d'autres services susceptibles d'aider à une relative viabilité économique. Je pense à un musée des déchets, un centre éducatif, un centre de récupération et de mise en valeur des matériaux de la déconstruction, un éco centre classique, un atelier d'éco design, un centre interactif d'idéation de projets dans le cadre d'un réel renouveau de la gestion des matières résiduelles, et bien sûr le centre de tri. Les citoyens doivent se réapproprier ce service essentiel, peut-être via l'établissement d'une coopérative associant citoyens, travailleurs et municipalités.
Évidemment, ça demande des efforts, ça exige une responsabilisation, et je sais bien que les gens ont peur, mais il ne faut pas craindre d'innover. Au contraire même, et qu'importe si le modèle n'existe nulle part ailleurs. De toutes façons, là, on a plus rien à perdre et tout à gagner.
Il ne faut pas oublier qu'en matière de gestion des déchets, les québécois en général font piètre figure. Les résultats sont pitoyables et les conséquences seront désastreuses. Comme toujours, en matière d'environnement, on ferme les yeux et on ne fait rien. Il faut changer notre attitude individuelle, familiale et collective face à notre production de déchets et face à notre approche de gestion.
Afin de fournir un montant de base qui permettrait une réorganisation des activités, chaque personne pourrait payer disons 1$ de plus par semaine pour une première année. On pourrait ainsi aller chercher quelques dizaines de milliers de dollars; Ce n'est pas beaucoup, mais ça peut être suffisant pour se "virer d'bord".
Si je peux me permettre de vous offrir un lien vers Le Carnet, le complément vitaminique de l'information locale : http://carnetdelarouge.blogspot.com/
Luc Boisjoli, citoyen engagé, élu municipal, carnetier
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